Le thème de cette année étant  » Des femmes qui en imposent sur nos murs « , je suis partie d’un certain constat sur l’histoire de la place des femmes dans le monde de l’art – leur absence en tant qu’artiste et leur sur-présence en tant que muses -, j’ai donc voulu reprendre l’idée de la statue en terre ou en argile, et l’animer pour transformer l’image de la femme cantonnée à un rôle d’objet sur lequel on a beaucoup fantasmé – qui finalement vivait peu, et a fini parfois par se briser de ses injonctions – pour montrer que les femmes perçues comme inanimées reprennent vie, reprennent le pouvoir, peuvent à leur tour « créer des mondes », donner leur vision de la rue et dans la rue, en imposer sur les murs et entre les murs, participer à la vie publique, lui donner un sens et des couleurs. Une des plus grande force des femmes, c’est qu’ils semblent qu’elles n’abandonneront pas tant qu’elles n’auront pas le droit pur et simple d’être tout ce qu’elles ont envie d’être, dans toutes leurs facettes. La ré-appropriation de l’espace public, faire valser les codes et les préconçues sur les façons de vivre son « chez soi », c’est à ça il me semble que l’on est beaucoup à aspirer, et c’est vers ça que je souhaitais amener ce petit monde tenu sur un plateau en lévitation. Il me semblait important de rester sur un personnage assez neutre en termes d’esthétique, qui puissent être inclusif et compléter le titre, plutôt que simplement l’illustrer. Cette année le concours met de manière évidente les femmes au centre de cette édition, j’ai eu envie de proposer un personnage à qui n’importe qui peut s’identifier, un peu magique et futuriste, dont des idées émergent et viennent bousculer, pour construire un monde nouveau.